Les Archives nationales rejouent plus de cent ans de Jeux Olympiques

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Les chaussures d’Alain Mimoun et le bonnet de bain de Laure Manaudou font partie des objets à admirer au Domaine national du Palais-Royal

C’est une exposition inédite, à la fois hors-les-murs et itinérante, qui retrace plus d’un siècle d’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques en France. Jusqu’au 27 septembre, l’exposition (Re)Jouer ! 100 ans de Jeux Olympiques en France, conçu par les Archives nationales et organisées par le ministère de la Culture, propose de revenir sur la place du sport dans la culture et le quotidien des Français. « L’été à venir sera un grand moment culturel et sportif qui marquera notre pays de manière pérenne. C’est l’esprit de cette exposition qui célèbre la longue tradition olympique de la France et le dialogue fructueux entre sport, culture et histoire », explique la ministre de la Culture Rachida Dati lors de l’inauguration de l’exposition, lundi 22 avril.

Plusieurs temps forts sont prévus dont l’un au Domaine national du Palais-Royal avec des documents iconographiques accompagnés de maquettes du village des athlètes et d’objets ayant appartenu à des champions d’hier et d’aujourd’hui comme les chaussures d’ Alain Mimoun, le bonnet de bain de Laure Manaudou ou la roue du fauteuil de la basketteuse Kathy Laurent. Organisée en partenariat avec l’établissement public territorial de Plaine Commune, qui regroupe plusieurs villes de Seine-Saint-Denis dont Pierrefitte-sur-Seine où se situe un site des Archives nationales, elle sera déclinée localement avec cette fois-ci une sélection inédite de documents des différentes archives municipales qui valorisent les personnalités locales liées aux Olympiades.

(Re)Jouer est aussi un des volets de l’engagement des Archives nationales dans l’Olympiade culturelle, avec la Grande Collecte des archives du sport lancée en 2022 jusqu’à la fin de l’année. Cette opération invite les citoyens, fédérations sportives ou associations à sortir de leurs tiroirs et greniers des documents, d’en faire don à un service public d’archives afin d’assurer la transmission de la mémoire du sport. « Cela montre qu’aux Archives nationales, on peut traiter de sujets graves comme le discours de Simone Veil mais aussi – et heureusement – ​​de plus légers comme celui-ci. La finalité de notre travail est de donner de la profondeur historique à des sujets contemporains », poursuit Bruno Ricard, le directeur des Archives nationales. Explications avec Cécile Fabriscommissaire scientifique de l’exposition, conservatrice en chef du patrimoine et responsable du département de l’Éducation, de la Culture et des Affaires sociales aux Archives nationales.

L’exposition (Re)Jouer ! 100 ans de Jeux olympiques en France des Archives nationales revient sur un siècle d’organisation et d’accueil des Olympiades. Que pourra voir les visiteurs ?

Le but de cette exposition est de mettre en valeur les cinq éditions des Jeux Olympiques et Paralympiques (Paris en 1900 et 1924, Chamonix également en 1924, Grenoble en 1968 et Albertville-Tignes en 1992 ndlr) qui ont déjà eu lieu en France. Elle s’organise en deux parties : la première est constituée de visuels comme des affiches et photos issues des collections des Archives nationales et des institutions patrimoniales françaises (archives départementales, municipales, musées, bibliothèque nationale etc.). Il y a eu beaucoup de recherches pour faire participer l’ensemble du réseau car nous avions un fonds riche en documents originaux, difficiles à valoriser, mais en revanche moins en visuels.

La seconde est plutôt une incarnation de cette histoire olympique avec des objets issus du musée des sports de Cruas en Ardèche, de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) pour la mise en valeur des actions menées pour Paris 2024. Une vidéo de la cérémonie d’ouverture des JO d’Albertville en 1992, conçue par le chorégraphe Philippe Decouflé, qui a accepté de la prêter pour l’exposition et qui est conservé par l’INA, complète ce dispositif.

Comment ces documents font-ils dialoguer les différentes éditions d’un point de vue sociétal ?

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Affiche des Jeux olympiques d’été de Paris 1900, anonyme et sans date

Notre métier d’archiviste consiste à replacer les événements dans leur contexte. Nous avons donc tissé des fils thématiques entre les éditions comme celui de la présence des femmes dans les compétitions. Elles avaient 22 ans en 1900 et arrivent cette année pour la première fois à la parité stricte parmi les 10 500 athlètes. Autre thématique, celle du handisport. L’édition de 1992 à Albertville et Tignes marque un tournant important puisque c’est la première fois dans l’histoire des Jeux d’hiver que les Paralympiques se déroulent au même endroit que les JO. En 2024, l’inclusivité est une des valeurs importantes portées par le comité d’organisation avec notamment la signalétique inclusive du village olympique, mise en avant dans la dernière vitrine de l’exposition.

Nous évoquons aussi les champions des différentes éditions, de Johnny Weissmuller à Paris en 1924, particulièrement emblématique avec trois médailles d’or et une de bronze, jusqu’à Alain Mimoun, athlète français le plus important du XXe siècle, et Kathy Laurent, basketteuse de l’équipe de France de basket fauteuil.

Enfin autre thématique, celle des installations avec un retour sur le stade olympique à Colombes en 1924 et le village olympique de Paris 2024 qui s’inscrit dans le paysage et qui va rester après l’événement en étant transformé en logements comme cela avait été le cas à Grenoble en 1968 où ces installations sont encore présentes dans la ville.

Cette exposition sera également visible dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis. Pourquoi avoir choisi cette itinérance ?

Les Archives nationales sont transférées à Plaine Commune, plus précisément à Pierrefitte-sur-Seine. Il était donc important pour nous d’avoir une déclinaison de cette exposition sur ce territoire afin de permettre aux habitants de se réapproprier l’histoire de l’olympisme près de chez eux. Les Jeux de Paris 2024 ne sont pas un épiphénomène en Seine-Saint-Denis mais découlent d’une histoire et d’une tradition anciennes.

La première partie de l’exposition, avec les visuels, est commune à toutes les déclinaisons. En revanche, les objets et vidéos ne seront visibles qu’au Palais-Royal. À Pierrefitte, cette deuxième partie sera remplacée par d’autres visuels qui mettront en avant le lien du territoire de Plaine Commune avec les JO, l’esprit olympique et les champions de ce territoire.

En quoi cette exposition est, pour les Archives, une manière de s’emparer des Jeux ?

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Carte postale de promotion des Jeux olympiques de 1968

Le cœur de notre métier est de partager les documents que nous conservons et nous avions à cœur d’exposer ces images très parlantes et porteuses d’émotions. Nous avons voulu montrer que les Jeux de Paris 2024 s’inscrivent dans une tradition et cette exposition est pour nous une manière de participer à la fête olympique avec une manifestation qui a volontairement été voulue dans l’espace public afin de permettre au plus grand nombre d’en bénéficier. C’est d’ailleurs ce qui explique que l’intégralité des textes, relativement courts, sont déclinés en trois langues – français, anglais et espagnol – de manière à être comprise par tous les visiteurs.

Les différentes dates des expositions

  • Palais Royal : du 22 avril au 22 septembre
  • Aubervilliers : du 4 avril au 16 mai, place Stalingrad
  • Épinay-sur-Seine : du 16 mai au 1euh juillet, Parc municipal des sports
  • L’Île-Saint-Denis : du 12 août au 27 septembre, Place des Arts
  • Pierrefitte-sur-Seine : du 22 avril au 27 septembre sur le parvis de la station de métro Saint-Denis – Université, du 16 mai au 1euh juillet sur le parvis de l’Hôtel de Ville
  • Saint-Denis : du 4 avril au 16 mai au Jardin Pierre de Montreuil, du 26 juillet au 11 août, du 28 août au 1euh septembre au Bassin de la Maltournée
  • Saint-Ouen-sur-Seine : du 1euh juillet au 12 août, Fan Zone du Grand Parc
  • Taches : du 1euh juillet au 12 août, Hôtel de Ville
  • Villetaneuse : du 12 août au 27 septembre, Jardin César Baldaccini

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